vendredi 28 octobre 2011

ESPAGNE : ELDORADO DU TIERS-MONDE... OU LE CONTRAIRE.





En 1996, l'Espagne comptait à peine plus d'un demi-million d'étrangers (542.000 exactement), soit 1,37% de sa population.
Il s'agissait très majoritairement d'Européens du Nord qui coulaient une retraite paisible au soleil.

Au 1er janvier 2011, l'INE (INSEE locale) annonçait que 6.700.000 habitants du royaume étaient nés hors des frontières nationales, soit 14,1% de la population !

Par comparaison, ce taux est de 11% en France, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, 12% en Allemagne et 13% aux USA. La Suède, avec 14%, présente un taux similaire à celui de l'Espagne.

La population étrangère en Espagne a donc été multipliée par 12,4 en seulement 15 ans.

Ce qui choque de prime abord dans le cas espagnol c'est l'afflux absolument massif et extrêmement rapide que ce pays a subi. Un pays alors modeste, traditionnellement terre d'émigration, n'a pas le temps de se découvrir soudainement prospère qu'il se voit aussitôt submergé de toutes parts...

Sur la seule décennie 2001-2011, l'Espagne a accueilli près de 5,5 millions d'étrangers (dont plus de 920,000 pour la seule année 2007). Autant dire que la totalité de la croissance démographique du pays (qui est passé de 40,5 à 46 millions d'habitants) a été due à l'immigration ! Sur cette période, à part les Etats Unis, aucun autre pays au monde n'a absorbé un nombre si élevé d'immigrants.

De nos jours, les étrangers originaires d'Europe occidentale ne constituent plus qu'un cinquième (20%) de ces « Néo-Espagnols ». 36% viennent d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale (par ordre d'importance : Equateur, Colombie, Argentine, Bolivie, Pérou, Brésil, République Dominicaine, Paraguay, Vénézuela etc). Le deuxième contingent le plus important est constitué des 18% d'Européens de l'Est (les Roumains y sont très majoritaires, suivis des Bulgares, Ukrainiens, Polonais, Russes et Lituaniens), devant les Maghrébins (15%, surtout des Marocains). Enfin, 5% proviennent d'Afrique sub-saharienne (Sénégal, Nigeria, Gambie...) et 5% d'Asie (Chine, Pakistan, Inde, Philippines, Bangladesh, Japon). Les 1% restants sont essentiellement constitués de Nord-Américains. En bref : c'est du monde entier que l'on s'est pressé en Espagne  ces dernières années !

Ce véritable « tsunami migratoire » a débuté à la fin des années 1990, impulsé par le grand dynamisme économique que connaissait alors le royaume et par la volonté du très libéral gouvernement de José María Aznar (1996-2004).
Comme partout ailleurs, cette ouverture des frontières à tous les vents visait à organiser une concurrence acharnée sur le marché de l'emploi afin de tirer les salaires à la baisse. Pour que la main d'oeuvre soit bon-marché il faut qu'elle soit nombreuse ! Facile : il suffit d'ouvrir les frontières. Dieu merci, le réservoir de main d'oeuvre est inépuisable dans un monde d'explosion démographique et de pauvreté.
Le mécanisme est aujourd'hui parfaitement connu : rien de plus efficace que la manne migratoire pour briser les revendications salariales des travailleurs locaux et permettre aux riches de devenir super riches.  En cas de résistance populaire et d'interrogations légitimes, la parade est encore plus facile : « Raciiiiistes ! » C'est aussi simple que cela ! Et ça fonctionne à tous les coups.

Les Espagnols subissent avec quelques décennies de décalage ce que les Français endurent depuis longtemps : la division, chaque jour plus insurmontable, entre un peuple de souche abandonné et culpabilisé d'une part, et des masses d'immigrants que leur couleur de peau pare magiquement de toutes les vertus d'autre part. Les deux parties sont également exploitées par une poignée de nantis machiavéliques dont le seul dessein est de se gaver toujours plus sans jamais partager mais... circulez, y'a rien à voir !

Déplacer la lutte des classes sur le terrain artificiel de la « diversité » revient tout simplement à appliquer le vieux précepte du « Diviser pour mieux régner ». Une fragmentation du corps social organisée par le pouvoir dont les pires effets sont à venir... C'est tout bête mais il fallait y penser et, surtout, n'avoir strictement aucun scrupule. Inventer un combat pour « une société multiculturelle » ça ne coûte rien et ça rapporte gros. Pendant que la gauche – aussi bête en Ibérie que chez nous – saute les pieds joints dans le piège grossier du combat-contre-le-racisme-et-la-xénophobie et que les média, à la botte du pouvoir financier qui les possède, relaient massivement une propagande bien orchestrée, le pouvoir d'achat diminue tandis les inégalités et la criminalité explosent.

Il semble si loin le temps de la prospérité... les années 2000 où l'argent facile coulait à flots et où le monde entier n'avait d'yeux que pour « la Californie de l'Europe ». En 2007, le très vénérable "Financial Times" révélait que l'Espagne était la destination favorite des Européens désirant vivre et travailler hors de leur pays d'origine. Des multinationales aux mafias en passant par les touristes et les migrants, tous affluaient vers ce pays où règnent un sentiment de liberté et une permissivité que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Une Espagne hédoniste tout à la fois libre, libérale, libertaire et libertine. Pays de la fête, du plaisir, du soleil et du mariage gay, premier consommateur mondial de cocaïne par habitant. Selon la BCE, en 2008, à l'apogée du « modèle espagnol », le pays concentrait à lui seul le tiers de tous les billets de 500€ en circulation ! Le taux de chômage avait été divisé par 3 et le royaume se hissait au rang de 8e puissance économique mondiale. Le premier ministre espagnol se permettait alors de donner des leçons de gestion budgétaire à son homologue allemand...

L'illusion a vécu. Le modèle était bancal et spéculatif. La croissance à crédit, basée sur l'endettement, n'était pas tenable. Le secteur hypertrophié de la construction et du BTP n'a pas résisté à l'éclatement de la bulle immobilière. La productivité n'a jamais cessé de se dégrader. Les exportations stagnent. Seul le tourisme tient le coup (l'Espagne est la 3e destination touristique au monde, derrière les USA et la France) mais ça n'est pas suffisant. Le rêve tourne au cauchemar et l'Espagne se réveille avec la gueule de bois... et plus de 6 millions d'immigrés sur les bras.

Grâce à leurs « élites », les Espagnols se retrouvent encore plus fauchés aujourd'hui qu'en 1996 malgré 15 années de folle croissance à 3.5% par an... cherchez l'erreur !
En revanche, ils peuvent aujourd'hui, comme leurs frères d'Europe du Nord, s'offrir les joies si modernes de la « diversité » : impossible de profiter de la paix des plages ou des parcs sans être harcelé la journée durant par des hordes de masseuses chinoises piaillant sans relâche « Masa-hé, masa-hé » auxquelles des bandes de Pakistanais viennent prêter main forte à grands coups tonitruants de « Coca-Cola, Fanta, cerveza-beer ! ». Ce concert sans fin donné à l'unisson engendre un brouhaha aigu, aussi agressif qu'épuisant, qui finirait par transformer l'abbé Pierre en Anders Behring Breivik. Envie de fuir ? Pas si vite : vous les retrouverez chargés de tas de canettes et de snacks à la sortie de tous les commerces, cafés, restaurants et boites de nuit auxquels ils opposent sans même se cacher une concurrence déloyale puisque illégale et exemptée de toute taxe... dans l'indifférence totale de la police, trop occupée à traquer les meutes de pickpockets maghrébins détroussant le touriste ou les gangs colombiens qui se partagent le marché de la drogue. Les prostituées (parfois majeures) de l'ex-URSS, elles, se sont fondues dans le paysage rural : un tracteur, une pute, une vache... Attention toutefois, si vous parvenez à échapper in-extremis à cette faune bigarrée, de ne pas trébucher sur un des innombrables étals sauvages d'accessoires de contrefaçon tenus par des Africains clandestins... à moins que la chute se produise sur une pouponnière de tsiganes roumains improvisée à même le trottoir. Le bonheur du « vivre ensemble » probablement.

Peu importe que beaucoup d'Espagnols, déboussolés, confessent du bout des lèvres ne pas reconnaître leur pays et se sentir étrangers chez eux. Comme partout ailleurs en Europe, l'establishment politique, les média, le milieu associatif, l'éducation nationale et le système judiciaire sont là pour les rappeler à l'ordre : "Vous devriez avoir honte, bande de sales beaufs racistes et xénophobes !" Et le tour est joué. On se tait ou c'est l'exclusion sociale. 

Pourquoi les sujets de sa très gracieuse majesté Juan Carlos de Borbón y Borbón se plaindraient-ils ? Désormais, ils ont eux aussi un super-pays-cosmopolite-et-multiculturel, ruiné certes, mais un Etat occidental moderne, de première division. On ne cesse de leur répéter. Pour preuve : Barcelone peut s'enorgueillir d'être devenue la 2e ville au monde pour le nombre de ses gangs latinos (réputés pour leur extrême violence), uniquement supplantée par Los Angeles. Mais devant Miami... La classe, quoi !

Pauvre Espagne qui n'a pas eu le temps de se croire riche qu'elle se retrouve déjà à nouveau pauvre... et si peu espagnole.




Photo : Une embarcation de migrants africains vient de s'échouer sur une plage des îles Canaries (Espagne).